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Des hommes contre la prostitution
et pour l'égalité

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Action 68

Action #68 – Lettre ouverte d’hommes adressée aux membres du Conseil constitutionnel

Traducción español después del artículo

Non, merci !

Nous, les hommes, ne tenons pas du tout à nous voir reconnu un statut d’agresseur sexuel.

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil constitutionnel, vous allez examiner une Question prioritaire de constitutionnalité visant à abroger la pénalisation des clients-prostitueurs prévue par la loi du 13 avril 2016, c’est-à-dire à rendre de nouveau légal l’achat d’actes sexuels.

Nous, les hommes, sommes l’immense majorité des clients de la prostitution. Avant la loi « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées », nous jouissions librement et sans complexes du droit, contre paiement, de disposer sexuellement de personnes dites prostituées. C’est ce même droit que certains voudraient aujourd’hui graver dans le marbre constitutionnel au nom de curieux principes : est-ce à dire que nos éventuelles difficultés sociales ou relationnelles, nos fantasmes, nos pulsions prétendument irrépressibles, ou notre simple statut d’homme nous autoriseraient à louer un être humain, le plus souvent une femme, sans aucune considération pour elle et pour son propre désir ?

Ce privilège archaïque nous permettant de contraindre une personne à un acte sexuel contre de l’argent, nous n’en voulons pas !

Nous n’avons rien à gagner à cet acte qui fait de nous des agresseurs ne pouvant jouir qu’en dominant l’autre. Acheter un corps, très majoritairement celui de femmes en situation de précarité ou de détresse, souvent trompées par des proxénètes ou des trafiquants, nous enferme dans un rôle de prédateur.

Un principe de précaution élémentaire nous impose de ne pas ajouter cette violence à toutes celles qu’elles ont, le plus souvent, déjà subies : machisme, maltraitances, agressions sexuelles…

Pénaliser depuis 2016 des clients-prostitueurs a été un puissant symbole adressé à tous les hommes. Cela nous a obligés à réfléchir à notre rapport avec les femmes, à notre sexualité.

Voulons-nous continuer à contraindre et à violenter des femmes ? À ignorer la situation sociale, économique, culturelle qui les condamne à la prostitution, et donc les inégalités dont elles sont victimes, en France et dans le monde ?

A l’heure où, dans le monde entier, elles sont enfin des millions à dénoncer le harcèlement sexiste et sexuel qu’elles subissent, n’y a-t-il pas d’autre urgence que celle d’inscrire dans nos principes fondamentaux un « droit de harceler » tristement négocié avec un billet ?

Nous ne voulons plus de ce système patriarcal, inégalitaire et porteur de toutes les violences : verbales, physiques, sexuelles, psychologiques.

En nous interdisant d’acheter le corps d’autrui, le législateur a posé comme principe que les femmes ne sont pas prédestinées à servir d’exutoires ou d’objets de défoulement aux hommes, lesquels ne sont pas davantage prédestinés à se comporter en prédateurs sexuels. C’est plutôt ce principe-là que nous voulons voir confirmé par la loi.

Nous affirmons que les femmes sont nos égales en tous points, et qu’il ne peut y avoir d’égalité tant que des hommes pourront, en payant des femmes, leur enlever le droit de dire non, droit si chèrement acquis et aujourd’hui si unanimement célébré.

Nous affirmons que la liberté sexuelle n’est pas à sens unique : elle ne peut se construire que dans une relation égalitaire, sur la base d’un désir réciproque. Nous voulons vivre dans une société où les infinies possibilités de la sexualité humaine s’expérimentent entre personnes libres et désirantes.

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil constitutionnel, ne sanctuarisez pas le statut d’agresseur sexuel ! En cette période de grands changements dans la société, offrez-nous la possibilité de changer avec elle, affirmez le principe d’égalité femmes-hommes !

Ce texte a été publié par le Journal du dimanche (voir https://www.lejdd.fr/Societe/prostitution-lappel-au-conseil-constitutionnel-a-ne-pas-revenir-sur-la-penalisation-des-clients-3841709)
Les premiers signataires sont des membres de Zéromacho :
Gérard Biard, journaliste, co-fondateur de Zéromacho.
Vincent Cespedes, philosophe, essayiste et compositeur
Pierre-Yves Ginet, journaliste, co-fondateur du Magazine Femmes ici et ailleurs
Alain Lipietz, économiste, membre d’EELV
Yves Raibaud, géographe, membre du Haut Conseil à l’Égalité entre les Femmes et les Hommes (HCEFH)
Grégoire Théry, porte-parole du Mouvement du Nid, délégué de CAP international, membre du HCEFH
Le texte de Zéromacho a aussi été signé par :
Christophe André, psychiatre et psychothérapeute
Jean-Jacques Gsell, avocat, président de l’Office de tourisme de Strasbourg
Axel Kahn, généticien
Mustapha Laabid, député LREM, rapporteur de la proposition de loi visant à lutter contre la prostitution des mineurs.
Édouard Martin, député européen et ancien syndicaliste

Le Parisien a publié un sondage montrant que la majorité des Français soutient la loi :
http://www.leparisien.fr/faits-divers/prostitution-71-des-francais-hostiles-a-l-abrogation-de-la-loi-penalisant-les-clients-20-01-2019-7992849.php (résultats complets http://www.cap-international.org/fr/)

Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision le 1er février : s’appuyant sur « la sauvegarde de la dignité de la personne humaine », il a déclaré les dispositions relatives à la pénalisation des prostitueurs conformes à la Constitution

 


 

(Traducción Verónica Pereyra Carrillo).

Carta abierta de los hombres, dirigida a los miembros del Consejo Constitucional

Señoras y señores miembros del Consejo Constitucional, van ustedes a examinar une cuestión prioritaria de constitucionalidad tendente a abrogar la penalización de los clientes-prostituidores prevista por la ley del 13 de abril de 2016, es decir, a legalizar de nuevo la compra de actos sexuales.

Nosotros, los hombres, somos la inmensa mayoría de los clientes de la prostitución. Antes de la ley de 2016 disfrutábamos libremente y sin complejos del derecho de disponer sexualmente, a cambio de pago, de quienes llamamos personas prostituidas. Ese mismo derecho es el que algunos querrían hoy grabar en el mármol constitucional, enarbolando curiosos principios: a saber, que nuestras eventuales dificultades sociales o relacionales, nuestros fantasmas, nuestras pulsiones pretendidamente irreprimibles o la mera condición de hombre nos autorizarían a alquilar un ser humano, casi siempre una mujer, sin ninguna consideración por ella y por su propio deseo.

¡No queremos ese privilegio arcaico que nos permite obligar a una persona a un acto sexual a cambio de dinero!

No ganamos nada con este acto que nos convierte en agresores incapaces de disfrutar sin dominar a otra persona. Comprar un cuerpo, en general el de mujeres en situación de precariedad o desamparo, a menudo engañadas por proxenetas o traficantes, nos constriñe al papel de depredadores. Como principio de precaución básica, no debemos añadir esta violencia a todas las que muy a menudo ya han sufrido: machismo, malos tratos, agresiones sexuales…

Penalizar, desde 2016, a los clientes-prostituidores ha sido un potente mensaje dirigido a los hombres. Nos ha obligado a reflexionar sobre nuestra relación con las mujeres, sobre nuestra sexualidad.

¿Queremos continuar coaccionando y violentando a las mujeres? ¿Ignorando la situación socio-cultural y económica que las condena a la prostitución y, por ende, las desigualdades de las que son víctimas? Ahora, cuando en todo el mundo, millones de mujeres denuncian el acoso sexista y sexual que sufren, ¿no existen otras urgencias que la de inscribir en nuestros principios fundamentales el “derecho de acoso” tristemente negociado con un billete?

Rechazamos este sistema patriarcal, desigual y que conlleva todas las violencias: verbales, físicas, sexuales, psicológicas.

Al prohibirnos comprar el cuerpo ajeno, los legisladores han establecido el principio de que las mujeres no se hallan predestinadas a servir de válvula de escape o de objetos de desahogo de los hombres, quienes tampoco se hallan predestinados a convertirse en depredadores sexuales. Es ante todo este principio el que queremos ver consagrado por la ley.

Afirmamos que las mujeres son nuestras iguales en todos los aspectos, y que no puede haber igualdad mientras que los hombres puedan, mediante pago, despojarlas del derecho a decir no, derecho tan caramente adquirido y tan unánimemente consagrado hoy en día.

Afirmamos que la libertad sexual no es de sentido único: no puede construirse sino dentro de una relación igualitaria, sobre la base de un deseo recíproco. Queremos vivir en una sociedad en la que las infinitas posibilidades de la sexualidad humana se experimenten entre personas libres y deseantes.

Señoras y Señores miembros del Consejo Constitucional, ¡no consagren la condición de agresor sexual! En este tiempo de grandes cambios en la sociedad, ¡ofrézcannos la posibilidad de cambiar con ella, reafirmen el principio de igualdad entre mujeres y hombres!

 

Los primeros firmantes son miembros de Zeromacho :
Gérard Biard, periodista, co-fondador de Zéromacho;
Vincent Cespedes, filósofo, ensayista y compositor;
Pierre-Yves Ginet, periodista, co-fundador de la Revista Femmes ici et ailleurs;
Alain Lipietz, economista, miembro de EELV;
Yves Raibaud, geógrafo, miembro del Alto Consejo de Igualdad entre Hombres y Mujeres -Haut Conseil à l’Égalité entre les Femmes et les Hommes (HCEFH)-;
Grégoire Théry, portavoz del Mouvement du Nid, delegado de CAP internacional, miembro del HCEFH

El texto de Zéromacho también fue firmado por:
Christophe André, psiquiatra y psicoterapeuta;
Jean-Jacques Gsell, abogado, presidente de la Oficina de Turismo Estrasburgo;
Axel Kahn, genetista;
Mustapha Laabid, diputado LREM, ponente de la propuesta de ley para luchar contra la prostitución de menores;
Édouard Martin, eurodiputado y ex-sindicalista.

 

Este texto fue publicado en el Journal du dimanche (ver https://www.lejdd.fr/Societe/prostitution-lappel-au-conseil-constitutionnel-a-ne-pas-revenir-sur-la-penalisation-des-clients-3841709)

Le Parisien publicó una encuesta que demostró que la mayoría de los franceses apoyan la ley : http://www.leparisien.fr/faits-divers/prostitution-71-des-francais-hostiles-a-l-abrogation-de-la-loi-penalisant-les-clients-20-01-2019-7992849.php (résultats complets  http://www.cap-international.org/fr/ )

 

El Consejo constitucional dará a conocer su decisión el 1 de febrero.