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Des hommes contre la prostitution
et pour l'égalité

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Action 92

Action #92 — 21 juillet 2023 — NON à l’assistanat sexuel !

Lettre au Président de la République.
Zéromacho s’oppose à toute expérimentation d’assistance sexuelle.

Zéromacho soutient l’initiative de la CLEF (Cordination française pour le Lobby européen des femmes) et relaie un message-type écrit par elle (voir ci-dessous). Nous vous demandons de le compléter avec votre nom et de l’envoyer au Président de la République, via ce formulaire : https://www.elysee.fr/ecrire-au-president-de-la-republique/#epr-form.

Nous l’envoyons aussi en tant que responsables de Zéromacho.

 

Monsieur le Président de la République,

Lors de votre discours à l’occasion de la Conférence nationale du handicap le 26 avril dernier, vous vous êtes exprimé sur les enjeux de la vie affective, amoureuse, intime et sexuelle des personnes en situation de handicap, annonçant alors le lancement d’un plan d’action d’ici l’été.

Avec le réseau Zéromacho, je tiens à vous faire part de ma ferme opposition au lancement de toute expérimentation de l’assistance sexuelle.

En 2016, la France faisait le choix décisif de mettre fin à la violence machiste que constitue la prostitution. Pour cela, une loi juste et courageuse a été adoptée prévoyant la dépénalisation des personnes en situation de prostitution (à 80 % des femmes), la mise en place de parcours de sortie de prostitution, d’actions de prévention et l’interdiction de l’achat d’actes sexuels (commis à 99 % par des hommes).

Nous ne pourrions accepter qu’une dérogation à la loi, qui ne pourra qu’en appeler d’autres, conduise à la fragilisation du combat contre l’exploitation des êtres humains et la marchandisation des corps, comme le rappelait le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, instance consultative placée auprès du Premier ministre, dans un communiqué de presse en 2020. La France, contrairement à certains de ses voisins européens, peut être fière d’une politique qui refuse la mise en marché des femmes.

Légaliser l’achat de services sexuels, sous quelques conditions que ce soit, serait discriminatoire pour les personnes en situation de handicap et constituerait une attaque inacceptable à notre législation contre l’achat de prostitution. La mise en place d’un tel métier réduirait à néant le long combat des femmes pour que soient définitivement séparés emploi et obligation sexuelle (on sait que 90 % des demandeurs d’assistance sexuelle sont des hommes).

En outre, nous dénonçons une nouvelle annonce cosmétique du gouvernement pour lutter contre le validisme. Cette mesure ne résout en rien l’exclusion vécue par les femmes en situation de handicap ni leurs demandes de mener une vie sociale et affective et de briser le tabou de leur sexualité. Voir https://fdfa.fr/manifeste-pour-une-vie-sexuelle-et-affective-des-personnes-handicapees-digne-et-non-marchandisee/

Quelle politique concernant l’accessibilité des lieux de vie et de loisirs, la réduction de l’exclusion, de la précarité (allocation adulte handicapé sous le seuil de pauvreté), des discriminations ? Au lieu de cela, le gouvernement propose une mesure discriminante fondée sur l’idée qu’un rapport affectif ou sexuel entre valides et personnes handicapées n’est pas « normal ». Une fois de plus, il s’agira donc d’une réponse stigmatisante aux difficultés des personnes handicapées, qui ne fera qu’aggraver leur exclusion. Voir https://clhee.org/2016/04/20/nous-ne-sommes-pas-des-indesirables/

 

Nous défendons l’égalité femmes-hommes et ne voulons pas que se reproduise une relation d’inégalité et de domination sur le corps des femmes, mis une nouvelle fois à disposition des hommes dans une relation marchande, avec toutes les dérives et violences inhérentes à cette situation. Nous ne voulons pas de ce retour à un passé douloureux à de nouvelles « femmes de réconfort ».

Sept ans après l’adoption de notre législation abolitionniste et alors qu’une nouvelle Stratégie nationale de lutte contre la prostitution est annoncée pour septembre prochain, nous demandons à l’État de prendre ses responsabilités en déployant des politiques contre les violences sexistes et sexuelles cohérentes et mettant à disposition des ressources à même de garantir la mise en œuvre effective de la loi abolitionniste pour tous·tes.