LA VIOLENCE, JUSQU’OÙ ?
13 juin 2013
En France, une fois de plus, des soutiens de la prostitution s’en prennent avec violence à des membres de Zéromacho. Une fois de plus, ils agressent et insultent des personnes engagées pacifiquement contre le système prostitueur : tel est leur mode d’action contre les abolitionnistes qu’ils poursuivent aussi de leur haine sur les réseaux sociaux.
Alors qu’un jeune homme vient d’être tué à Paris pour ses idées, quelles conclusions tirer de ce nouvel incident violent ?
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Les 8 et 9 juin 2013, cinq membres de Zéromacho tenaient un stand à la Foire à l’Autogestion à Montreuil (dans la banlieue parisienne). Le 9 juin à 15h30, Morgane Merteuil, porte-parole du STRASS (syndicat du travail sexuel), et une dizaine d’autres personnes les ont agressés et insultés grossièrement pendant près d’une heure. Elles venaient du stand du Pink Bloc, accueilli dans cette Foire au même titre que Zéromacho.
Plutôt que de défendre des personnes prostituées sur le terrain, le STRASS choisit de poser à la victime des abolitionnistes ! C’est d’autant plus désolant que les femmes dans la prostitution, qui sont les victimes réelles des violences du système prostitueur, se passeraient bien d’être présentées comme « libres et heureuses d’exercer ce “métier’’ » ; elles apprécieraient plutôt qu’on se préoccupe d’elles…
Depuis des années, presque chaque fois qu’une réunion publique au sujet de la prostitution est organisée en France, elle est perturbée par l’irruption violente de quelques personnes qui prétendent défendre les « droits des prostituées » mais ne représentent qu’elles-mêmes.
C’est pourquoi les réunions se font plutôt sur inscription, avec filtrage des entrées. Lors du dernier meeting, le 13 avril 2013, à la Machine du Moulin-Rouge, organisé par le collectif Abolition 2012 (groupant 54 associations, dont Zéromacho), une quinzaine d’opposants n’ont pu que vociférer près de l’entrée et jeter un liquide rouge sur le trottoir, en prétendant que les abolitionnistes voulaient leur mort.
Lors de cette Foire à l’Autogestion, l’intervention du service d’ordre et d’autres participants a réussi à contenir les agresseurs de Zéromacho. Qu’en sera-t-il une prochaine fois ?
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Cette violence mise en œuvre par le STRASS et apparentés n’est-elle pas le signe qu’ils n’ont rien d’autre à opposer aux arguments de Zéromacho ?
Comme le manifeste (voir page manifeste) proclame « Oui à la liberté sexuelle ! Oui au désir et au plaisir partagés », ils ne peuvent pas accuser les Zéromachos d’être « anti-sexe ».
Comme la première demande de Zéromacho aux pouvoirs publics est de cesser de pénaliser les personnes prostituées et d’offrir des solutions alternatives à la prostitution, afin de rendre effectif le droit de n’être pas prostituée, nous accuser d’être leurs ennemis relève de la mauvaise foi.
Nous, Zéromachos, résistons pacifiquement à leur violence, en faisant appel à l’intelligence, en proposant le dialogue. N’avons-nous pas tous, eux comme nous, intérêt à vivre dans un monde sans prostitution ? Un monde où la sexualité ne sera ni un service marchand procuré par la violence, ni une expression de la domination machiste, mais un lieu d’exercice de la liberté, dans le respect de l’autre et de ses désirs.